Alfred Hitchcock à la lettre
Hitchcock ayant parsemé de lettres isolées certaines de ses oeuvres, notre texte les a suivies à la trace, sachant qu'elles étaient destinées tout autant à conduire qu'à éconduire les spectateurs.
Les graphes divers et variés qui abondent dans certains plans hitchcockiens fonctionnent à la façon d'un double qui survit à la mort ou perdure en l'absence de la personne comme si rien ne disparaissait jamais vraiment, comme s'il était impossible d'échapper à la griffe du passé. Ainsi, la seconde Madame de Winter, dans Rebecca, ne peut éviter de rencontrer le fameux monogramme R ; quant à Brandon, dans Rope, il ouvre les rideaux sur la lettre S. Pour le réalisateur de Notorious, une seule question s'impose : est-il préférable d'être ou de ne pas être, vaut-il mieux demeurer ou disparaître, rester ou fuir mais en laissant des traces, et quand la réponse se précise, elle fait crier les corps.
Si Hitchcock a été suivi à la lettre, le suivre a obligé à de nombreux zigzags car l'autosuffisance de la lettre dans l'image n'exclut jamais le mystère de sa présence.
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