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Dans Club MAGAZINE, nous mettons les livres à l’honneur — des grands classiques aux découvertes récentes. Vous y trouverez des critiques, des coups de cœur et des conseils de lecture pour vous guider vers votre prochaine aventure littéraire. Nous donnons aussi la parole aux auteurs, pour mieux comprendre leur univers, leurs inspirations et l’impact de leurs œuvres sur les lecteurs du monde entier.
Préparez-vous un bon café, installez-vous confortablement, et laissez-vous emporter par Club MAGAZINE — une ode à la lecture et aux histoires qui nous touchent. Nous espérons qu’il saura vous inspirer, vous informer et vous faire rêver.
MAGAZINE Librairie Club n°03 - novembre 2025
Préparez les guirlandes, le chocolat chaud et les piles
de bouquins : les Librairies Club sont à vos côtés pour
célébrer les fêtes ! Ces moments familiaux et enveloppants,
aussi placés sous le signe de la lecture.
Dans ce numéro spécial de fin d’année, nous avons
glissé une centaine d’idées cadeaux pour faire plaisir
à toute la tribu : des livres bien sûr, mais aussi
des jeux, de la papeterie, des trésors pour petits et
grands rêveurs.
Que c'est gai, d'offrir ou de recevoir un livre ! C’est le
présent indémodable, une promesse d'évasion. Plus
qu'un objet, c'est un moment garanti riche en émotions
que l'on offre à ses proches. Et quand on le choisit
avec minutie, on fait passer un doux message qui dirait
ceci : "Je te connais bien, je t’aime, et je pense que tu
vas aimer ce bouquin…"
Dans ces pages, vous découvrirez aussi notre rencontre
avec Orianne Lallemand, autrice adorée des enfants,
qui nous parle avec tendresse de la magie de Noël et
du plaisir de raconter des histoires.
Je vous souhaite d’ores et déjà de beaux réveillons :
qu'ils soient lumineux, pétillants, mais aussi ressourçants.
Merci de nous avoir accompagnés tout au
long de l’année écoulée. D’avoir poussé les portes de
nos magasins, visité notre e-shop. Votre fidélité, votre
curiosité et vos sourires
donnent tout son sens à
notre mission.
À bientôt dans l'un de
nos magasins !
Veerle De Witte, CEO Librairie Club
Rencontre avec Cédric Sapin Defour
Après le succès de Son odeur après la pluie, l’auteur français publie Où les étoiles tombent, un témoignage aussi poignant qu’inspirant : celui de l’accident de parapente de son épouse, Mathilde, et du combat quotidien pour se reconstruire.
Écrire sur un drame intime, c’était une évidence ?
"Oui, car c’est ma manière de respirer. Dans le van, sur le parking de l’hôpital, j’ai commencé à écrire une lettre pour Mathilde, en espérant qu’un jour, elle la lirait. Puis des mois plus tard, j’ai noirci des carnets, toujours à la deuxième personne, pour lui donner des repères, sauvegarder des souvenirs. Ce n’était pas une thérapie : l’écriture ne me soigne pas, mais les tremblements de la vie me donnent matière à écrire."
Vous aviez conscience, dès le départ, d’écrire un livre ?
"Non. Au début, je trouvais même ça impudique d’en faire un livre. Mais c’est Mathilde elle-même qui m’a donné l’élan, même si elle n’a découvert le manuscrit qu’à un stade avancé. Elle n’a pas lu la séquence de l’accident tout de suite – c’était trop violent – mais, en refermant le livre, elle a gagné en confiance. Lire son propre parcours de l’extérieur lui a montré la force qu’elle avait déployée. Et c’est important, car le plus dégueulasse dans un accident comme ceci, c’est que la victime perd toute confiance en elle."
"Les tremblements de la vie me donnent matière à écrire"
Votre épouse a-t-elle participé au processus d’écriture ?
"Non, mais j’ai toujours veillé à son intimité, à ne rien imposer. J’ai parfois demandé son accord sur certains passages. Ce livre n’est pas une mise à nu gratuite : c’est une tentative de reconstruire, ensemble, une mémoire cabossée."
SA BIO
Il est né en 1975 à Saint-André-les-Vergers
Il est écrivain, mais aussi alpiniste et professeur d’éducation physique
Son odeur après la pluie a été traduit en une vingtaine de langues et adapté en bande dessinée
C’est donc une ode à la résilience ?
"Oui, mais pas au sens héroïque. La résilience, c’est accepter de vivre avec la colère, la culpabilité, mais sans leur donner toute la place. C’est choisir de regarder le verre à moitié plein, de saisir la chance d’être encore en vie et de réapprendre la joie."
Votre dernier coup de cœur littéraire ?
"L’année de la pensée magique de Joan Didion. Elle y raconte la perte de son mari avec une justesse bouleversante. C’est un livre qui dit combien, même dans la sidération, on peut trouver des raisons de continuer à vivre."
Nous interviewions Amélie Nothomb le 20 août dernier. C’est ce jour-là, précisément, que sortait son livre Tant mieux. Il raconte sa mère, l’absolu optimisme qui la caractérisait, et le lien qui les unissait toutes les deux. "Elle était merveilleuse”, nous a répété l’auteure belge, heureuse mais anxieuse à l’idée d’offrir son nouveau roman au monde.
Ça y est, Tant mieux est sorti ! Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Après ces dizaines de livres publiés, avez-vous encore des appréhensions ?
"Ah oui, il y a même de plus en plus d’appréhension à mesure des parutions.
Et ce livre en question est en plus tellement particulier. Il s’agit d’un livre sur ma mère. J’ai l’impression de lui rendre la vie. Donc, vous imaginez : là,
je suis au comble de l’émotion, avec un mélange
de ferveur, d’angoisse…"
Pourquoi avoir attendu le décès de votre maman
pour parler d'elle ? Avant ça, quelque chose vous
en empêchait ?
"Avant la mort de mes parents, je
n'aurais même jamais songé à écrire sur eux. Ils existaient, ils étaient là. C'était tellement merveilleux.
C'est le manque, le choc de leur disparition qui m'a
créé ce désir que je n'avais jamais eu auparavant."
Vous diriez que Tant mieux est un hommage à votre mère ?
"C'est beaucoup plus que ça. Ma mère était
une femme exceptionnelle. Mon père aussi était
un homme extraordinaire, mais quand il est mort
il y a cinq ans, nous avons reçu énormément de
témoignages. Quand ma mère est partie il y a un
peu plus d’un an, personne n'a parlé d'elle. Ça a été
le grand silence. Et cela m’a rendue profondément
triste. Évidemment, mon père était un héros. Mais à
mes yeux, femme de héros, c’est un rôle très grand
aussi. Avec ce livre, je voulais lui rendre justice."
"Je suis d’une nature sombre : c’est ma mère qui m’a transmis l’optimisme"
Ce lien à votre mère, si fusionnel, a-t-il déterminé votre propre rapport à la maternité ?
"Si j’étais devenue mère, j’aurais dû faire au moins aussi bien qu’elle. Et j’en aurais été bien inca - pable. Ma mère a placé la barre beaucoup trop haut. Mais je ne l’ai pas mal vécu. Ça ne m’a jamais démangée d’avoir des enfants. Par ail - leurs, comme vous pouvez le remarquer, j'ai un très grand nombre d'enfants de papier. Je suis une mère de famille très nombreuse ! (rires)".
SA BIO
Son vrai nom est Fabienne Claire Nothomb.
Née le 9 juillet 1966 à Etterbeek.
Elle écrit son premier roman, Hygiène de l'assassin, en 1992.
Tant mieux est son 33e roman.
Au fil des pages, on apprend que votre mère était une "Madame Tant mieux”. Qu’est-ce que cela signifie ?
"C’est une dame qui voit toujours le bon côté des choses. La philosophie du Tant mieux, c'est l'optimisme paradoxal. Parce que tout va mal, on décide qu'on va s'en sortir. Dans le chaos, il n'y aurait pas d'autre choix que d'aller vers quelque chose de plus lumineux. Ma maman avait cette force, déjà à l’âge de quatre ans, lorsqu’elle a dû aller vivre seule chez sa monstrueuse grand-mère, qui la persécutait. Toute petite, elle s’est dit : ‘Bon, personne ne va venir me sauver, donc il faut que je me sauve toute seule.’ Et elle a inventé la philosophie 'Tant mieux'. C'est prodigieux."
"Tout est vrai dans ce livre : ma grand-mère était une serial-killeuse de chats !"
Êtes-vous, vous aussi, une "Madame Tant mieux”?
"Oui, sauf que chez moi, c’est arrivé plus tard. C’est l’influence de ma mère qui m’a rendue comme ça. Il y a du ‘Tant mieux’ en moi, mais j'ai envie de dire qu'il est de seconde main (rires). Je suis d’une nature très sombre, donc ça me demande un effort pour percevoir le bon côté de la vie."
Comment s'est passé le processus d'écriture de ce roman si particulier ?
"Ça a été très difficile. Comme j'ai fait le même exercice avec mon père il y a trente ans, je me suis dit que la justice serait que je fasse la même chose avec ma mère. Mais ce n'était pas possible parce que mes relations avec mon père étaient très différentes. Par exemple, cette fois, je n’ai pas réussi à écrire le livre à la première personne du singulier. Mais écrire ce livre fut une expérience incroyable. Je me souviens que quand je rédigeais, je ne voulais plus que ça s’arrête. Écrire sur ma maman la rendait vivante. Mais quand j'ai arrêté de rédiger, j’ai réalisé qu’elle était toujours vivante quelque part de toute façon."
Que pensait votre mère de vos écrits ?
"Le plus grand bien ! Ma mère m’a défendue de manière si belle auprès des membres de ma famille, qui étaient tous scandalisés et voulaient que ma mère me remette à ma place. Un jour, elle a eu cette réponse absolument magnifique et grandiose : ‘Mais je vous comprends. Personne ne voudrait avoir un Caravage chez soi.’ C’était un très grand compliment que de me comparer à un Caravage. Et en même temps, elle allait dans le sens de la famille."
Dans le livre, on découvre que votre mère entretenait un rapport particulier avec les chats. Vous pensez que les animaux ont le pouvoir de nous aider à affronter les événements douloureux ?
"Les animaux appliquent tous le ‘Tant Mieux’ sans même le savoir. On ne peut pas exclure que ce soit la fascination de ma mère, toute petite, pour le chat de sa grand-mère qui lui ait inspiré cette philosophie."
Vous avez un rapport particulier avec les animaux ?
"J'ai un rapport très particulier avec les oiseaux. Je pense que chaque personne a un animal totémique. Le mien, c’est l’oiseau. Plus particulièrement la chouette. Quand j'entends le cri de la chouette, je suis absolument bouleversée. J'ai mon cœur qui se serre, j'ai l'impression d'une reconnaissance. Je pense que dans une vie antérieure, j'ai dû en être une."
Tout est vrai dans ce livre ?
"Tout, absolument tout, je vous jure ! Je n'aurais jamais pu inventer des choses pareilles. Oui, oui, ma grand-mère était vraiment une serial-killeuse de chats !"
Pensez-vous qu'on puisse lire vos romans dans le désordre ?
"Complètement. C'est ce que font d’ailleurs la plupart des gens, puisqu’ils ont commencé à me lire avec Stupeur et tremblements, qui n’est pas mon premier livre mais bien mon premier bestseller. On peut même commencer par mon dernier !"
À qui conseilleriez-vous ce nouveau roman ?
"Vraiment, à tout le monde. Parce que, quelle que soit la culture, quel que soit l’âge, on a tous, définitivement, besoin du ‘Tant mieux’. Encore davantage en 2025. Je ne vous l'apprends pas, nous vivons une époque difficile. Cela demande beaucoup de courage d'adopter l’optimisme. Et je le précise, c'est un courage en dépit de la raison. Il ne s’agit pas de voir une lumière à l’horizon. Il s’agit de ne pas en voir et de se dire que ce n’est pas grave malgré tout. Que c’est tant mieux quand même."
Est-ce que vous avez l'impression de clore un chapitre en parlant de votre mère ou justement d'en ouvrir un ?
"Vous savez, je suis toujours en train d’écrire, donc je ne me pose jamais ce genre de questions. Quand on écrit tant que ça, on ne sait pas si on ouvre des chapitres ou si on en clôt."
AMÉLIE ET LA LECTURE
Vous lisez toujours beaucoup au quotidien ?
"Je lis énormément. Je pense que, de la même manière qu’un cuisinier adore manger, un écrivain adore lire !"
Comment choisissez-vous vos livres?
"Je suis une grande gourmande. Quand on va dans une pâtisserie, on regarde les gâteaux et on voit tout de suite ceux qu’on a envie de dévorer. En librairie, c’est la même chose ! Dès que je commence à saliver devant une couverture ou une quatrième de couverture, je me dis que c’est pour moi."
Que disent les gens qui vous croisent en librairie ?
"Ils me disent : ‘Oh, vous ressemblez à Amélie Nothomb’. Et je réponds ‘Oui, on me dit ça tout le temps'."
Votre dernier coup de cœur ?
"Kolkhoze, le nouveau livre d'Emmanuel Carrère, qui aborde les mêmes thèmes que moi mais de façon très différente. Ce livre m’a éblouie."
Le livre qui vous a donné goût à la lecture petite ?
"Comme tous les enfants belges, j’ai appris à lire avec Tintin. Une très belle lecture pour tous les âges de la vie."
Avec L’Horloger, un thriller haletant et brillamment construit, Jérémie Claes a tenu nos lecteurs en haleine jusqu’à la dernière page. Son récit, qui mêle tension psychologique, mystère et précision narrative, a rencontré un vif succès. Récompensé par le Prix Lecteur Club 2024 dans la catégorie Thriller, il s’impose comme une nouvelle voix du genre.
Écrire, c’était un rêve d’enfant ?
“Ça a toujours été ma vocation. Gamin, quand on me demandait ce que je voulais faire comme métier, je disais écrivain. Pas pompier ni flic. J’écrivais des nouvelles tout le temps, des récits fantastiques… Cette idée qu’on peut, à partir d’une page blanche, inventer tout un monde, m’a toujours galvanisé.”
Votre polar surfe sur l’actualité…
“Il y a le côté actu et donc très concret, et puis ce côté fiction, qui n’est autre qu’un outil pour parler du monde… Et plus de mes angoisses, principalement face au totalitarisme. C’est quelque chose de jouissif de pouvoir traiter ses cauchemars par le biais de la littérature (Stephen King est l’un de ses auteurs préférés, ndlr).”
Concrètement, comment est né l’Horloger ?
“Le projet maturait depuis longtemps, et puis un jour, une bascule s’est opérée : il a fallu que j’écrive ! C’était un 1er janvier, plutôt symbolique… La seule contrainte que je me suis mise était d’écrire tous les jours, même 10 minutes. Souvent à la maison, et puis dans les bistrots. J’adore écrire dans les bistrots : être entouré par les gens et le bruit permet, paradoxalement, de s’enfermer dans son propre univers.”
Les critiques sont excellentes !
“La validation des professionnels du secteur a été une vraie reconnaissance pour moi. Le Prix des lecteurs Club est un autre bon exemple, ça me permet de me dire que ça en valait la peine ! J’ai longtemps souffert du syndrome de l’imposteur, et là, pour la première fois, je me sens légitime. D’abord parce que j’éprouve un plaisir fou à écrire, et après, parce que ça a été validé par les lecteurs, les libraires, les journalistes… J’étais prêt à déplacer des montagnes et les planètes se sont alignées."
"J'ai longtemps souffert du syndrome de l'imposteur et là, je me sens légitime”
Votre livre nous emmène de Washington au Sud de la France…
“Et plus particulièrement à Gourdon, dans l’arrière-pays de la Côte d'Azur, le village où est née ma grand-mère. J’y ai passé des moments merveilleux : mes parents me lâchaient à 9h du mat’ dans la nature et me récupéraient à 19h. Avec mon cousin et les copains du village, on se perdait dans la montagne, on se baignait dans les torrents. Je jugeais intéressant de placer l’intrigue dans un lieu de vacances et de prendre le contre-pied de l’imagerie du thriller, qui a toujours lieu en ville, en hiver, sous la pluie. J’aime prendre des archétypes et les inverser. C'est valable pour le personnage de Solane, le flic, qui est tout sauf torturé. Il a de la gouaille, beaucoup d’humour, c’est un personnage solaire.”
Votre récit tient en haleine, comment réussir ce tour-là ?
“Je ne connais pas d’auteurs qui ne soient pas de grands lecteurs. Lire infuse en nous des techniques. L’Horloger est complexe parce que ça se passe sur 3 époques, 3 continents, avec des dizaines de personnages, mais on peut instaurer le suspense dans un cadre moins complexe. C’est le cas dans mon deuxième roman, Commandant Solane, qui a lieu à une époque et dans un lieu uniques.”
Certains lecteurs suggèrent une adaptation de L’Horloger au cinéma.
“Apparemment l’intrigue est digne du grand écran. J’adorerais, parce que je suis cinéphile, mais ça demanderait un budget colossal : le bouquin commence quand même par une fusillade au sommet de la Trump Tower !”
En quoi consiste votre quotidien ?
“J’écris tous les jours, je fais des tournées promo (salons du livre, librairies…). Il faut vendre beaucoup de bouquins pour vivre de l’écriture, tout le monde ne s'appelle pas Franck Thilliez ou Virginie Grimaldi, mais c’est inestimable de pouvoir faire ce qu’on aime, d’avoir cette liberté-là. Je vis les meilleurs moments de ma vie. Comme quoi les rêves de gamins, il ne faut pas les sous-estimer !”
SA BIO
Naissance à Uccle, le 27 janvier 1975
Vit à Chastre
Candidatures en Journalisme à l’ULB
Il étudie au Cours Florent, à Paris, ville dans laquelle il restera 8 ans pour jouer, écrire…
Jérémie se prend ensuite d’amour pour le vin. Il en fera son métier en étant caviste, mais aussi journaliste et chroniqueur sur le sujet.
Le 1er janvier 2021, il lâche tout pour écrire L’Horloger.
DU TAC AU TAC
Le livre qui vous a mené à la lecture ?
“Un film plutôt… Superman 3. J’étais très fan de Superman et je me suis rendu compte que derrière l’histoire, il y avait un métier d’acteur, de réalisateur et de scénariste. Superman, ce héros incroyable, était un objet de fiction, on l’avait créé de toutes pièces. Ça a été le déclic, je me suis dit : ‘C’est génial, comme métier, de pouvoir inventer’”
Le livre à offrir à un enfant/ado ?
“Le Petit Nicolas pour les enfants. Pour les ados, Hunger Games. J’aurais surkiffé !”
Un dernier vrai coup de cœur ?
“My Absolute Darling de Gabriel Tallent, un de mes grands chocs littéraires de ces dernières années, un thriller psy à la frontière des genres.”
Avec Dernier bateau pour l'Amérique, un roman empreint de sensibilité, Karine Lambert a su émouvoir et captiver nos lecteurs. Son œuvre, qui aborde avec finesse l’exil, l’amour et les secondes chances, a suscité un véritable engouement. Récompensée par le Prix Lecteur Club 2024 dans la catégorie Roman, elle confirme son talent pour raconter l’humain avec justesse et émotion.
Votre livre est à la fois une enquête familiale et une plongée dans l’Histoire puisqu’il raconte l’exil de votre mère pendant la Seconde Guerre mondiale. Qu’est-ce qui a déclenché ce besoin d’écrire sur elle ?
“À sa mort, j’ai reçu un message d’une mystérieuse cousine d’Amérique que j’avais perdue de vue depuis 50 ans. Le mot 'famille' m’a bouleversée. À partir de là j’ai décidé d’essayer de comprendre qui était ma mère, cette femme avec qui j’avais coupé les ponts et qui ne m’avait jamais témoigné de signes d’affection. En partant de rien, j’ai reconstitué le puzzle pendant un an. D’Odessa à Anvers, de Marseille à Ellis Island, de New York à Bruxelles, à travers quatre générations.”
Cela vous a permis de développer une forme d’empathie à son égard ?
“Oui. Le récit débute le jour de ses 10 ans, le 10 mai 1940, jour où les Allemands ont envahi la Belgique. Plutôt que de souffler ses bougies, elle a dû fuir le pays. L’imaginer à cet âge m’a permis de ressentir de l’empathie pour la petite fille qu’elle avait été.”
Cette investigation a-t-elle été thérapeutique ?
“Écrire un livre sur cette enquête m’a facilité les choses car je déposais au fur et à mesure le fruit de mes recherches sur papier, un exercice dans lequel je me sens à l’aise. Ce travail créatif était finalement plus naturel pour moi qu’une psychothérapie. L’écriture n’efface pas les traumas mais cela m’a permis d’adoucir les angles et de ne plus me focaliser sur ce déficit d’amour maternel. De décoder pourquoi elle avait agi de cette manière avec moi. Et puis, beaucoup de lecteurs m’ont écrit pour me signifier que je les avais bouleversés. Ces retours sont autant de pansements sur ma blessure. Ma mère n’était pas dans l’accueil de ma sensibilité mais le public l’est et ça me fait beaucoup de bien. De manière plus générale, ce livre m’a permis de mieux décrypter mes réactions – la mère surprotectrice que je suis avec mes enfants – et certaines fragilités. Par exemple, j’ai toujours eu des angoisses dans les gares sans pouvoir me l’expliquer. Explorer l’histoire de ma famille en fuite m’a permis de comprendre mes somatisations.”
Vous avez été photographe. Est-ce que ça joue dans votre manière d’écrire ?
“Énormément. Dans la rue, dans le tram, je ne regarde pas mon téléphone, j’observe les gestes, les attitudes. Je me représente d’ailleurs les scènes de mon roman avant de les écrire et on me rapporte souvent que mon écriture est très visuelle."
C’est votre premier roman autobiographique, même s’il comprend également des éléments de fiction. En quoi l’écriture a été différente ?
“C’était un travail délicat car j’ai dû inventer une partie du récit, et c’était un nouvel exercice de prêter des paroles à des personnes que l’on a connues. J’ai beaucoup fait appel à mon intuition. Je mets toujours mes propres émotions dans mes personnages. Si je ressens beaucoup de colère, ils en exprimeront aussi, mais ici, je me suis mise à nu et j’ai hésité avant d’envoyer le texte à un éditeur. Ce qui m’a motivée ? Me dire que mon roman pouvait aider une fille ou un fils à explorer les non-dits et les secrets de famille.”
"Pour ce livre, je me suis complètement mise à nu”
Et ce fut le cas ?
“Oui, j’ai reçu énormément de messages et de mails de lecteurs qui avaient parlé à un parent après l’avoir lu. Les familles complexes, les mères déficientes, le manque d’un parent… même en dehors d’un contexte de guerre, ça touche énormément de gens.”
SA BIO
Naissance à Uccle, le 9 mars 1958
Vit à Bruxelles
Globe-trotteuse, Karine Lambert a travaillé en Israël, en Sicile, à l’île Maurice, au Maroc…
Elle a œuvré dans la publicité comme copywriter et directrice artistique avant de créer son agence et de devenir photographe.
C’est à l’âge d’être grand-mère qu’elle réalise son rêve d’enfant : écrire un roman. L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes remporte en 2014 le Prix Saga. Depuis, elle se consacre à l’écriture. Ses livres sont publiés en plusieurs langues.
DU TAC AU TAC
Le livre qui vous a poussée à l’écriture ?
“Les malheurs de Sophie, que j’ai lu à 8 ans. La Comtesse de Ségur a écrit son premier roman, comme moi, à l’âge d’être grand-mère. Mais aussi L’écume des jours de Boris Vian. La liberté de langage, la poésie en prose, les mots inventés… ça m’a beaucoup inspirée !”
Le livre à offrir à un enfant/ado ?
“Le journal de Samuel, d’Émilie Tronche, que je viens d’acheter pour mon petit-fils. On avait regardé la série sur Arte. Ça décrit remarquablement les émotions d’un enfant de 10 ans.”
Un dernier vrai coup de cœur ?
“Les gens dans l’enveloppe d’Isabelle Monnin. L’autrice a acheté un lot de photos sur Internet et elle a décidé d’imaginer leur vie à partir de ces clichés… Elle a ensuite retrouvé les membres de cette famille grâce aux indices. C’est un livre très original, plein d’humanité.”