
La bande-son des années 60 aux Etats-Unis rythmait la révolte d'une partie de la jeunesse contre une survie assurée mais sans vie véritable ; d'autres désirs existaient et leurs musiques étaient bien différentes de celles des foules solitaires consommant des émotions sonores.
L'alchimie profonde et réussie entre le R'n'B, la chanson sentimentale et le folk qui lui ajoutait ses textes, sa conscience des profondes inégalités du système fit du rock la pierre philosophale de l'insatisfaction radicale. Les désirs révolutionnaires, la joie de la danse, les actes fraternels marchèrent de pair pendant un temps.
Une répression violente, des assassinats ciblés, les drogues dures tuèrent ce bel élan pendant que l'industrie du spectacle le ressuscitait dans une forme toujours plus canalisée, fan(atisée) et ô combien rentable.
Alors, la vivifiante nostalgie du passé rock est peut-être la condition nécessaire pour réinventer une conscience du présent refusant son trop-plein de bruit, de fureur, de destructions et de guerres mais aussi de musiques apaisantes ou énervées dont le flow est essentiellement celui des machines à produire les innombrables identités de l'Adepte contemporain...
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