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El 21 de noviembre de 1869 un estudiante radical de la Escuela de Agricultura de Moscú, Iván I. Ivánov, era asesinado por cinco de sus compañeros, miembros del grupo revolucionario Represalia del Pueblo, que tramaba una revuelta para el 17 de febrero de 1870 (noveno aniversario de la liberación de la servidumbre). Dostoievski se inspiró en este hecho para Los demonios (1872), tal vez la primera novela sobre una "célula terrorista". Aunque la intencionalidad política es evidente, el caos y la destrucción que recrea surgen de una sátira de costumbres tan hilarante como hiriente que poco a poco se va transformando en una tragedia clásica. En el centro destacan dos personajes de distintas generaciones: el maduro y "muy respetable" Stepán Trofímovich Verjovenski, que, después de una dudosa carrera en el ámbito académico, vive desde hace tiempo de la generosidad -y del amor- de una rica viuda a la que le gusta verse como protectora de las humanidades; y el hijo de ésta y antiguo pupilo de Verjovenski, el joven Nikolái Vsévolodovich Stavroguin, de quien todo el mundo se enamora y cuya vida incoherente y abismal no parece procurarle, sin embargo, ningún placer. Verjovenski dice de sí mismo: (je suis un vulgar gorrón, et rien de plus"; Stavroguin cree que, si está poseído por algún demonio, será por "un diablejo pequeño, repugnante, escrofuloso, resfriado, de los fracasados". Estos personajes van revelando, entre la brutalidad y la fascinación, las complejas compensaciones que ofrece el "derecho al deshonor" -una de las obsesiones dostoievskianas- en medio de una trama coral deslumbrante. La nueva traducción de Fernando Otero recupera en su integridad el gran estilo y la fuerza de atracción de esta obra maestra.