« Les philosophes, écrit Fourier, disent que les passions sont trop vives, trop bouillantes ; à la vérité elles sont faibles et languissantes. Ne voit-on pas en tous lieux la masse des hommes endurer sans résistance la persécution de quelques maîtres et le despotisme des préjugés ? » Étonné par la soumission des foules, il en désigne la cause : « Leurs passions sont trop faibles pour comporter l'audace du désespoir ; c'est pourquoi le grand nombre est toujours victime du petit nombre qui emploie la ruse pour maîtriser la force. »
Contrairement à Sade, Fourier ne retourne pas le désir sur lui-même, il multiplie les écarts. Il ne cherche pas à détruire les illusions, il veut - déjà - les réaliser.
Emmanuel Loi qui a débusqué ce texte de Simone Debout, publié dans la revue Topique en 1981, lance ici un « trait » vers la pensée d'une philosophe qui ouvre une sacrée brèche dans la tectonique du joug.
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