
Moy, qui le plus souvant voyage pour mon plaisir, ne me guide pas si mal. S'il faict laid à droicte, je prens à gauche; si je me trouve mal propre à monter à cheval, je m'arreste. Et faisant ainsi, je ne vois à la verité rien, qui ne soit aussi plaisant et commode que ma maison. Il est vray que je trouve la superfluité tousjours superflue, et ramarque de l'empeschement en la delicatesse mesme et en l'abondance. Ay-je laissé quelque chose à voir derriere moy ? J'y retourne; c'est tousjours mon chemin. Je ne trace aucune ligne certaine, ny droicte ny courbe.
Montaigne, Essais, III, 9
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